Selon une enquête de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), le taux d’activité des individus de 55 à 64 ans était de 56 % seulement en 2018. Et en 2020, le taux d’emploi des 60-64 ans s’élève à seulement 33 %. Autant dire que l’âge critique des 50 ans, puis des 60 ans est bien une réalité dans le paysage économique. Et pourtant, avec le recul de l’âge du départ à la retraite et une population vieillissante, la question de l’emploi des seniors est au cœur de la société.

A quel âge coche-t-on la case senior ?

A l’échelle européenne, la tranche d’âge des 55-64 ans est majoritairement prise en compte mais concrètement, dans les entreprises, les plans et accord spécifiques liés aux seniors commencent à partir de 50 ans. De plus, autant de dispositifs, autant d’âges différents concernés (entre 45 et 57 ans). Et puis, il est évident que le sujet de l’emploi des seniors dépend aussi du secteur, de sa pénibilité et du niveau de qualification.

Les freins à l’embauche

En général, les entrepreneurs et même les collaborateurs sont réticents à recruter des seniors car ils n’y voient pas forcément un intérêt pour la société : plus chers que les jeunes diplômés, peu enclins à être managés, et, d’autant plus par des jeunes, peu ouverts aux usages des nouvelles technologies ou affichant une résistance au changement… Au final, que de contraintes ! Or, intégrer un senior dans une équipe se révèle, au contraire, une expérience extrêmement positive.

Les seniors : un atout dans la poche du recruteur

Passé 50 ans, un salarié n’a plus rien à se prouver, il a déjà un beau parcours derrière lui. En revanche, il est lui aussi, comme les jeunes Z, en quête de sens. Aussi, pour garder ou décrocher un emploi, 74 % des seniors déclarent être prêts à revoir leur rémunération à la baisse, tandis qu’ils sont plus de 90 % à déclarer être prêts à changer de fonction. (source baromètre Défenseur des droits et l’OIT, décembre 2020).

Dans ce contexte, le management intergénérationnel ne peut apporter que du positif. La personne senior transmet son savoir-faire et est heureuse de partager son expérience avec les plus jeunes, en retour elle peut se former aux réseaux sociaux et aux subtilités de nouvelles applications, nouveaux logiciels…

Un senior est également plus autonome. Doté d’une capacité à comprendre vite, il sait prendre du recul, s’adapter et gérer des situations de stress. Directement opérationnel, un senior fait gagner du temps à l’entreprise.

De plus, il apporte une véritable plus-value avec son expertise et son réseau Vis-à-vis de certains clients ou projets, il peut aussi apporter une véritable crédibilité, d’autant plus lorsque l’équipe est jeune.

Enfin, le senior recherche de la stabilité, il est bien souvent un salarié fiable et fidèle, qui ne cherche pas à zapper. Il sait s’investir à fond.

Aides à l’embauche

Véritable priorité pour l’État, l’emploi des seniors est encouragé grâce à l’octroi d’aides, à l’image, par exemple, d’une subvention financière accordée aux entreprises pour tout recrutement de demandeurs d’emploi âgés de 45 ans et plus en contrat de professionnalisation. Le CDD senior favorise aussi le retour à l’emploi de demandeurs d’emploi proches de la retraite, en leur permettant de compléter leurs droits afin de bénéficier d’une retraite à taux plein.