Parmi les qualités que l’on exige d’un manager, l’exemplarité est l’une des plus citées. A l’image d’un homme public, le manager se doit d’être irréprochable, parfait sur toute la ligne ; fort comme un roc. Alors, qu’en est il de son image s’il se trompe et comment mieux accepter l’erreur pour s’en nourrir et permettre à l’entreprise de rebondir ?

Rester humble

Le devoir d’exemplarité du manager trouve son exercice, notamment, dans sa capacité à reconnaître ses erreurs. « Errare humanun est », oui l’erreur est humaine et tout est chacun à droit à l’erreur. Mais le chef d’entreprise responsable se doit d’assumer ses erreurs, de les reconnaître et de ne pas les imputer à ses collaborateurs, même si l’action et l’erreur découlent d’une action collective. Il en sortira grandi, plus humain, et forcera le respect et l’admiration.

L’erreur est de nature involontaire contrairement à la faute qui découle d’un processus intentionnel. Le chef d’entreprise a le droit à l’erreur : son rôle est aussi de trancher, d’arbitrer, de prendre des risques et forcément de faire des erreurs. Mais il ne doit pas se sentir coupable et rentrer dans un engrenage qui serait une forme de masochisme.

Assumer ses erreurs

Un manager est responsable de ses actes et doit être en mesure d’en répondre devant sa hiérarchie : Direction générale, Conseil d’administration, Gérance etc… Mais si le manager peut revendiquer le droit à l’erreur, son supérieur hiérarchique peut s’attendre, légitimement, à ce qu’il ne la renouvelle pas.

L’erreur, source de créativité

Le manager doit analyser son errreur, la comprendre et en expliquer la raison à ses équipes afin qu’elles ne la commettent pas elles-mêmes. Par ce partage d’expérience, l’erreur devient une force pour permettre à l’entreprise de progresser. Oscar Wilde ne disait il pas,  « L’expérience, c’est le nom que chacun donne à ses erreurs » ?

L’erreur, inhérente au leadership

Permettre le droit à l’erreur, c’est autoriser l’idée de se tromper et donc, libérer les énergies créatives. Sans jugement aucun, le manager et ses équipes peuvent produire, imaginer, concevoir en acceptant le fait de ne pas réussir immédiatement. Chaque erreur est source d’apprentissage, pour aller encore plus loin, viser encore plus haut, oser imaginer l’impossible.

En témoigne à Helsingborg, en Suède, l’existence d’un musée des erreurs, « The Museum of Failure », qui affiche plus d’une centaine d’objets ratés et de prototypes laissés de côté par les grandes marques internationales. L’objectif ? montrer que l’innovation et le progrès exigent l’acceptation de l’échec. Le musée questionne le visiteur sur l’échec et l’incite à prendre des risques significatifs sans avoir peur d’échouer.