Implanté en Espagne depuis 32 ans et, précisément depuis 14 ans, à Barcelone, où il a développé son cabinet de consulting RH Gin-Ko, Jean-Philippe Nadier est aux premières loges pour donner un instantané du marché du travail espagnol.
En parallèle, Jean-Philippe Nadier est enseignant en organisations et ressources humaines au Cett-UB, centre universitaire de tourisme, d’hôtellerie et de la gastronomie de Barcelone. Il dirige également à l’université La Salle Campus Barcelona – URL, depuis 14 ans, un programme d´insertion au marché du travail pour des étudiants en business & technologie avec un taux de réussite de 100% en 2020, 99% en 2021 et à ce jour de 92% en 2022.
Le tourisme et l’hôtellerie à la peine
Tout comme en France, le marché de l’emploi dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration accuse une désertion de nombreux profils ayant profité de la pandémie pour s’ouvrir à de nouveaux horizons. Les villages sur le littoral s’étant doté de la fibre optique pour capter de nouveaux résidents, les envies de changer de métier ou de changer d’habitudes de travail ont éclos.
« Aujourd’hui en Espagne, le taux de chômage est de l’ordre de 12-14% (il est surtout très élevé chez les jeunes) et l’inflation atteint les 10,6%… Une situation qui ne profite pas aux salariés notamment en terme de négociation de salaire » déclare Jean-Philippe Nadier.
Un marché propice à certains secteurs.
Les formations en entreprise et les team-buildings connaissent un nouvel engouement, généré notamment par le besoin pour les entreprises de se retrouver et d’apprendre à travailler ensemble à nouveau, de se parler et de fédérer leurs collaborateurs.
Dans le même temps, Jean-Philippe Nadier observe que « les multinationales ont intégré de nouveaux modes de fonctionnement comme le télétravail avec 2 jours/semaine à la maison, alors que les PME imposent à leurs salariés le retour au bureau ».
Le IT (technologies de l’information) ainsi que l’éolien et le photovoltaïque ont le vent en poupe avec des profils recherchés pour les ingénieurs de promotion, les ingénieurs en maintenance et les contrôleurs de gestion. L’audit et le consulting, le marketing digital, la santé pharma et le secteur tech en général se distinguent également par leur capacité à créer de l’emploi.
Malaga est la capitale la plus porteuse dans le tech et Madrid attire de plus en plus d’entreprises grâce à sa fiscalité intéressante, au détriment de Barcelone.
Les salaires valorisés chez les géants du secteur
Alors qu’un jeune sorti de l’université démarre sa carrière avec un salaire de 28 000 euros/an environ, les multinationales géantes comme Amazon proposent aux juniors une tranche de salaire plus élevé, soit environ plus de 35000 euros/an… De quoi les rendre encore plus attractives.
Autre phénomène caractéristique, la chasse aux candidats qui s’exerce aussi de manière très répandue au-delà des frontières espagnoles, avec le retour dans les villes moyennes de cadres espagnols partis se former à l’étranger et désireux de revenir au pays. Un processus qui se pratique beaucoup dans le secteur de l’énergie.
Pour conclure, Jean-Philippe Nadier confirme « le marché de l’emploi espagnol retrouve des couleurs malgré les aléas de la pandémie et les bouleversements socio-économiques générés. Mais c’est aux salariés d’être malin, de savoir dénicher les bonnes opportunités et de s’orienter vers des secteurs ou des métiers porteurs pour progresser plus rapidement».
Le partenaire d’AJ Conseil
Jean-Philippe Nadier intervient régulièrement sur des missions de recrutement en tant que partenaire d’AJ Conseil. Il a collaboré pour le Club Med par exemple, avec des sessions de recrutement pour ses villages au Maroc et en Tunisie, et pour la recherche de profils spa/wellness, accueil et restauration. Gin-Ko est également intervenu pour des missions de recrutement pour des hôtels 4/5* au Maroc pour des postes de Chef exécutif et Directeur des opérations.