Selon une étude de l’Ademe, le secteur du tourisme en France a émis 118 millions de tonnes de CO2 équivalent en 2018. Soit, l’empreinte carbone annuelle de 11 millions de Français due principalement à la mobilité et au transport aérien (40% du total).

En France, le tourisme est, en effet, un secteur phare de l’économie française, représentant 7% à 8% du PIB et 2 millions d’emplois. En 2019, une étude de l’ OMT et de l’ ITF conclue que les émissions liées au transport devraient augmenter d’au moins 25 % d’ici 2030.

« La crise sanitaire que nous traversons a certes freiné brutalement l’activité touristique mais en parallèle, elle a aussi permis un coup d’accélérateur dans la dynamique de la transformation de ce secteur, pour mieux répondre aux nouvelles aspirations de voyage des touristes et revisiter les modèles de développement des acteurs économiques », déclare Arnaud Leroy, Président de l’Ademe.

Calculer son empreinte carbone

Voyageurs comme professionnels doivent pouvoir calculer eux mêmes la quantité de gaz à effet de serre qu’ils produisent. C’est aujourd’hui possible avec des calculateurs mis en place par des marques comme Flockeo, Good Planet ou GreenTripper. Un groupement de 8 agences et tours-opérateurs a aussi vu le jour durant la crise du Covid-19 pour co-financer un calculateur d’émission de gaz à effet de serre propre à l’activité de chacun des membres, ainsi qu’un deuxième calculateur pour leurs clients voyageurs. Ils envisagent d’investir, dans un deuxième temps, par exemple dans des projets de captation carbone labellisés.

Vers un tourisme plus respectueux

En 2019, 76% des Français étaient intéressés par le tourisme durable (source notre-environnement-gouv.fr). Avec la densification des déplacements, le tourisme influe sur l’environnement. D’autant que 95% des touristes se concentrent sur 5% des espaces dans le monde, en privilégiant souvent les mêmes périodes de l’année, avec une prédilection pour les sites naturels, notamment les côtes. Dans ces zones, les voyageurs sont fortement consommateurs de ressources naturelles : énergie, eau, alimentation, matières premières, fragilisant les éco-systèmes.

En revanche, il est un formidable vecteur d’ouverture culturel et social et en ce sens, a toute sa place à jouer en terme de durabilité ; avec une approche plus respectueuse de l’environnement, plus concernée par le développement économique des régions qu’il traverse et plus sensible aux conditions de travail et au niveau de vie des populations rencontrées.

En ville, vivre un tourisme « durable » signifie, par exemple, utiliser les transports en commun, consommer des produits respectueux de l’environnement, prendre des douches plutôt que des bains, trier ses déchets…

Pour réduire les émissions de GES du tourisme en France, l’Ademe identifie3 pistes possibles :

  • La sobriété qui vise à diminuer une activité (une distance, un nombre de visites…),
  • L’efficacité énergétique (la diminution de l’énergie consommée par activité)
  • La diminution de l’intensité carbone par unité d’énergie.

Concrètement, tendre vers le « partir moins loin, moins souvent »… privilégier des moyens de transports écologiques, choisir les labels de tourisme durable en matière d’hébergement et se concentrer sur les destinations de tourisme durable, moins fréquentées… Il existe mille et une façons de vivre le tourisme responsable d’aujourd’hui et de demain, et de participer, chacun à son échelle, à la protection de la planète pour réduire au maximum les impacts écologiques des déplacements et de la consommation touristiques.