Encore inconcevable il y a peu, le télétravail s’est imposé dans nos vies jusqu’à s’immiscer dans la sphère privée et quelquefois jouer les trouble-fête à la maison.

Mais quel impact génère t il réellement sur la productivité ?

Selon les chiffres clés du télétravail en France (Kronos, 2016), le télétravail permet de diminuer l’absentéisme, d’augmenter la productivité des salariés de 22% et de réduire les coûts liés à l’immobilier. De manière générale, le recours au télétravail a permis de préserver les entreprises et de sauvegarder entre 216 et 230 milliards d’euros de PIB en 2020, affirme le think tank Institut Sapiens.

Le bureau chez soi comme un cocon, propice à l’épanouissement

Certes les salariés sont plus enclins à travailler chez eux car cela réduit considérablement leur temps de trajet et joue sur le gain de sommeil et l’état de fatigue général. Ils sont concentrés sur leur tâche et sont moins distraits. Pas de pauses-café toutes les heures à la maison ni de déjeuners qui s’éternisent ! Travailler de chez soi permet aussi d’éviter les tensions, les conflits liés aux rapports de force… Et développe le sens de la responsabilité et de l’efficacité.

Ou vécu comme une contrainte, source de démotivation…

En contrepartie, d’autres paramètres sont susceptibles d’émousser le désir de travailler à distance et constituent un frein finalement à la productivité. Une certaine lassitude, la perte de relations sociales avec les collègues, l’effet « visio » non stop, la proximité des enfants dans les parages ou l’absence de décompression entre la frontière travail/vie privée, par exemple, peuvent interférer dans le bien-être au travail et la motivation. Car on réfléchit mieux en se parlant, en échangeant, en laissant fuser les idées, en jouant sur l’instantanéité, en se rencontrant… Et cela ne peut fonctionner qu’en présentiel.

Et c’est un fait : selon les profils de poste et le niveau d’adhésion à ce mode de fonctionnement, tout est relatif.

« Environ 40% des emplois en France peuvent être effectués partiellement en télétravail et près de 30% peuvent l’être sans perte de productivité dans la durée », estime Sébastien Lacroix, directeur associé senior chez McKinsey (Source Les Echos).

Il va sans dire qu’un entretien de recrutement en « distanciel » ne remplacera jamais véritablement un entretien en face-à-face.

Alors, si le télétravail a encore un bel avenir devant lui, c’est bien aux entreprises de s’adapter, d’être à l’écoute de leurs collaborateurs, pour imaginer et tester des modes de travail hybrides aptes à maintenir et développer l’épanouissement, la satisfaction et la performance de leurs salariés.