Avec l’arrivée de la pandémie du Covid-19 et surtout le premier confinement qui a vu l’arrêt de l’activité économique, ou presque, pendant quelques mois, la solidarité est un mot qui s’est ajouté à notre vocabulaire. Plus que d’habitude et dans des secteurs qui lui étaient peu familiers, la solidarité trace sa route.

La restauration, un univers de convivialité et de partage, ne fait pas défaut avec l’apparition de cafés suspendus ou de restaurants solidaires, favorables aux circuits courts, aux menus de saison et à la réinsertion.

Petit tour d’horizon…

Les cafés Joyeux

Depuis 2017, les restaurants solidaires Cafés Joyeux mettent en lumière le handicap, principalement la trisomie 21 et l’autisme, en employant et formant des personnes atteintes par ce handicap mental. Après une première évaluation, les «Equipiers joyeux» sont tous recrutés et formés par une équipe de spécialistes RH, management, cuisine et éducateurs spécialisés. À l’issue de leur formation, les « Equipiers joyeux » intègrent les Cafés Joyeux en CDI et restent entourés par des managers bienveillants.

L’objectif ? Permettre aux plus fragiles de travailler en milieu ordinaire, encourager la rencontre avec les différences des uns et des autres, travailler ensemble. Implantés à Paris, Rennes, Bordeaux et Lisbonne, les Cafés Joyeux cuisinent des produits de saison, fait maison chaque jour.

Les cafés suspendus

Tradition solidaire napolitaine du milieu du 20ème siècle, le café suspendu ou « caffè sospeso » permet d’offrir un café à une personne dans le besoin. Le principe est simple : un client paye deux cafés, un pour lui et un autre pour une personne démunie. Ce geste solidaire est né pendant la seconde guerre mondiale et reste un symbole très fort en Italie. En France, de nombreux bars et cafés se sont appropriés cette tendance et l’on trouve même des « baguettes suspendues » ou des « en-cas suspendus ». Une plateforme « Coffe Funders » rassemble les adresses de générosité locale sur toute la France.

Les restaurants solidaires

De belles initiatives fleurissent pour aller au-delà du café en attente avec un petit-déjeuner, le plat du jour ou des formules elles aussi en attente, servies à tout petit prix. Certains restaurants n’hésitent pas à employer du personnel en réinsertion sociale et à cuisiner des assiettes généreuses à des tarifs défiant toute concurrence.

A Paris, le Refettorio est un restaurant solidaire situé dans la crypte de l’Eglise de la Madeleine, à l’initiative du chef Massimo Bottura. Ce dernier invite des chefs illustres à venir cuisiner bénévolement des ingrédients provenant de surplus alimentaire en bons et sains repas (entrée-plat-dessert). Les repas sont servis à table par une équipe dédiée de bénévoles. Chaque soir, des personnes en situation d’exclusion et de précarité goûtent aux saveurs d’un repas délicieux, frais et revigorant. Au-delà de la nourriture terrestre, c’est aussi les rencontres, la chaleur humaine et l’échange qui se partagent dans cette salle de restaurant pas comme les autres.